lundi 13 mars 2023

Le triste bilan de 4 ans de gouvernance désolante...

De 2019 à 2022, le Brésil a subi de nombreux drames : humains, économiques, écologiques.

La pandémie du Covid a fait près de 700.000 morts. Les pluies torentielles ont amené leur part de victimes humaines. La nature et les hommes ont beaucoup souffert. La misère est revenue en force, avec ses millions de familles ne pouvant plus nourrir leurs enfants, ne pouvant plus payer leur loyer et se retrouvant dans la rue.

La nature a été victime d’une politique permettant sa destruction sans aucun contrôle, aucune punition ni intervention policière ou autre. La région la plus atteinte a été l’Amazonie. Durant ces quatre années, 29 millions d’hectares ont été consumés par les flammes ! D’après les responsables de l’Observatoire du Climat, ces chiffres élevés et catastrophiques sont le reflet direct de la fragilisation criminelle des politiques de l’environnement du gouvernement de l’époque. La progression des activités agricoles et d’élevage sont une des causes principales de la destruction de l’Amazonie, avec ses déboisements sans limites et le «nettoyage » de zones immenses par les incendies afin de créer des champs pour le pâturage du bétail, le tout provoqué par les grands propriétaires terriens. Les propriétaires des grandes industries du bois ont aussi profité de cette libération totale de la destruction de l’Amazonie, avec leurs abattements de milliers de tonnes de bois de toutes sortes, inclus les bois les plus nobles. Les reportages que nous avons pu voir à la télévision montrent le triste spectacle de cette Amazonie profondément et irrémédiablement blessée, et ça fait très mal.

Mais ce qui choque encore davantage ces derniers temps, c’est le traitement réservé aux indiens, les véritables et uniques brésiliens d’origine. L’ abandon total dont a été victime la population indigène pendant ces quatre ans a des conséquences absolument dramatiques. Ce n’est que maintenant, en 2023, que le pays tout entier découvre les images absolument choquantes et bouleversantes de ces tribus indiennes totalement livrées à elles-mêmes et victimes d’un véritable génocide. 

Une des populations indigènes les plus atteintes est celle des « Yanomamis ». Leurs terres ont été progressivement envahies et détruites par les prospecteurs d’or. Les différents pouvoirs ministériels les ont laissé faire à leur guise, il n’y avait plus aucun contrôle gouvernemental à cette prospection sauvage et illégale, normalement interdite sur les terres indigènes. Pendant ces quatre années d’un gouvernement insensible à la souffrance de son peuple, 21 avertissements ont été lancés à ce gouvernement par diverses associations, au sujet des indiens yanomamis. Aucun n’a été répondu. Aujourd’hui, nous assistons à une véritable crise humanitaire chez les indiens. Les images de tous ces enfants et adultes faméliques, véritables squelettes ambulants, sont terribles à voir. Elles rappellent les images vues à l’époque des grandes famines en Afrique, au Biafra, en Ethiopie, au Sahel ... 

Les prospecteurs d’or déboisent et polluent les rivières environnantes avec le mercure. Les indiens ont toujours vécu de la chasse et de la pêche. La chasse n’est plus possible à cause d’un déboisement à outrance de leurs terres. La pêche n’est plus possible à cause 

de l’empoisonnement de leurs rivières. Il ne leur reste donc plus aucun moyen de survie et ils meurent de faim. Les prospecteurs leur amènent aussi des maladies de blancs contre lesquelles les indiens n’ont aucune immunité ni résistance. Sans compter les assassinats des indiens qui tentent de résister aux envahisseurs de leurs terres. Les prospecteurs d’or en ont tué des dizaines.

Le bilan est absolument catastrophique. L’activité intense des prospecteurs a provoqué malnutrition,  famine et morts chez les indiens. L’or qu’ils découvrent est « l’or du sang Yanomami ». De 2019 à 2022, 570 morts d’enfants indiens ont été recensées, morts par malnutrition, malaria, contamination par le mercure. Actuellement, après la découverte de tribus mourant de faim, l’aide gouvernementale est arrivée. Des dizaines d’enfants en situation de malnutrition sévère ont été hospitalisés dans les divers hôpitaux de la région, beaucoup en soins intensifs car en situation de risque de vie. De nombreux adultes l’ont été également. 

Cette crise humanitaire a déclenché une intense chaîne de solidarité, publique et privée. Et des mesures sont prises contre ce crime de génocide. Il faudra du temps, mais la police et l’armée ont commencé le démantèlement des nombreux camps montés par les prospecteurs, la destruction de leurs équipements et machines, ainsi que de leurs moyens de transports (avions et barques). Tous les prospecteurs prennent la fuite avant d’être arrêtés. Il faut espérer que l’injustice et l’impunité ne règneront plus sur les terres indigènes et que les indiens vont retrouver petit à petit leur vie ancestrale digne et humaine.


                                                                                     Evelyne


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