Cela faisait déjà un moment qu’ils souhaitaient venir me faire une visite ; il fallait trouver un jour qui arrangeait tout le monde. Les voilà donc qui arrivent en moto. Je ne les ai plus vus depuis un bon moment et comme les jeunes se laissent maintenant tous pousser la barbe, il me faut un peu de temps pour retrouver leurs visages d’enfants. Mais très vite, au cours de la conversation, je les revois comme s’ils nous avaient quittés hier.
Nous bavardons d’abord un long moment. Tous les trois se montrent heureux d’être là. Ils sont devenus des jeunes gens très ouverts et sympathiques. Je leur demande ce qu’ils deviennent et chacun me raconte son parcours depuis le départ de Crianças do Mundo. Calebe, 23 ans, a fait des études techniques en mécanique et il travaille actuellement à l’usine sidérurgique d’Aperan (ancien Arcelor Mital) à la ville voisine d’Acesita. Fernando, 25 ans et Fábio, 21 ans, ont tous deux fait des études techniques en logistique et travaillent à l’usine sidérurgique d’Usiminas à l’autre ville voisine d’Ipatinga. Je leur dis que je suis vraiment fière d’eux et que Michel le serait aussi.
Très vite, ils me parlent d’un tas d’autres de nos anciens avec qui ils ont des contacts régulièrement. Toujours cette grande « famille » de Crianças do Mundo qui a tissé des liens indissolubles ; ça nous a toujours beaucoup touchés Michel et moi. Et ce qui fait aussi grand plaisir, c’est de les entendre parler de tous ces anciens qui vont très bien dans la vie. Tous travaillent, certains sont déjà mariés et ont des enfants dont ils s’occupent bien. Le cercle infernal de la misère est rompu et ça fait chaud au coeur.
Nous bavardons ainsi pendant deux heures. Ils se remémorent un tas de souvenirs de leur enfance ici à Crianças do Mundo, même les bêtises qu’ils faisaient. Ils n’oublient pas tout ce que Michel a fait pour eux et lui en sont vraiment profondément reconnaissants. Comme beaucoup de nos anciens quand ils viennent nous rendre visite, Calebe, Fernando et Fábio me disent que les années passées à Crianças do Mundo ont été les meilleures de leur enfance, les plus heureuses et celles dont ils gardent de merveilleux souvenirs. Ça aussi, ça fait toujours très plaisir à entendre.
Il est déjà midi un peu passé et nos trois grands me demandent s’ils peuvent aller faire un tour, revoir les endroits où ils ont été heureux. J’accepte bien sûr et je les laisse aller seuls retrouver leurs souvenirs. J’attends leur retour ; ils disparaissent pendant trois quarts d’heure. Quand ils reviennent, ils sont enchantés de leur « tour ». Tout leur est revenu en mémoire en revoyant les différents endroits où ils ont vécu. Après s’être rafraîchis avec un verre de jus de fruits, ils demandent à pouvoir faire une photo de nous quatre. Nous la faisons dans le jardin et ensuite, ils me quittent, en me remerciant pour ces heures agréables passées ensemble. Ils me disent qu’ils reviendront ! Et ils amèneront d’autres anciens avec eux, leurs amis proches. Ça me fera très plaisir. Et je prévoirai un dîner cette fois !
Je les vois repartir tous les trois, souriants et heureux. Cette visite m’a fait du bien à moi aussi. C’est toujours une telle satisfaction de retrouver nos anciens enfants, de savoir ce qu’ils deviennent et surtout de voir qu’ils vont bien dans la vie. Quelle récompense pour nous ! Que demander de plus ? Absolument rien !
Evelyne
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