dimanche 10 juillet 2022

La souffrance des familles pauvres

Jhonata , 12 ans actuellement et sa soeur Maria Eduarda, 11 ans, ont été accueillis dans notre Centre en ville en 2019. La famille est composée de sept personnes : le père Eli et la mère Rosângela, et cinq enfants, quatre filles et Jhonata, le seul garçon. La famille habitait un bidon-ville à Rio de Janeiro. Leur situation se dégradait, car le père s’était retrouvé sans travail et n’avait pas droit au chômage. La famille passait par de grandes difficultés financières, ne parvenant plus à payer le loyer, l’eau, l’électricité... ni à alimenter ses enfants. La mère d’Eli est décédée et a légué à son fils une petite maison à Coronel Fabriciano. Toute la famille a donc quitté Rio et est venue s’installer ici.

Ayant entendu parler de Crianças do Mundo, Rosângela se présente un jour avec ses enfants, demandant si nous pouvons les accueillir, du moins les plus jeunes, car les deux plus grandes ont déjà 17 et 14 ans. Nous acceptons d’accueillir Jhonata et Maria Eduarda, qui ont à ce moment-là 9 et 8 ans. La plus petite doit encore attendre, car elle n’a que 4 ans. Le père  commence à travailler au noir comme aide-maçon. La vie continue bien difficile pour la famille, mais nous les aidons en accueillant deux de leurs enfants et en leur fournissant régulièrement des colis alimentaires.

Lors des pluies torrentielles de janvier 2022 à Coronel Fabriciano, la petite maison de la famille s’écroule à moitié avec l’éboulement de  la colline juste en-dessous.

Au moment des fortes pluies, lorsque les parents se rendent compte que la maison risque de s’écrouler, ils sauvent en vitesse ce qui peut l’être, en l’occurence le petit frigo, la cuisinière et une armoire de cuisine. Tout le reste disparait dans la boue. Depuis , un ami leur permet de loger dans une petite maison qu’il n’occupe pas pour l’instant. Pendant ce temps, ils ont tenté, mais en vain, d’entrer dans le programme 

d’habitation sociale de la Préfecture. Leur demande a été rejetée, nul ne comprend pourquoi ... Si cette famille ne mérite pas d’entrer dans ce programme, qui le mérite ?! Alors le père essaye de reconstruire leur petite maison, dans ce même local pourtant si dangereux ; il n’a pas d’autre choix. Il n’a pas les moyens de payer un loyer, et là au moins, c’est sa maison et il ne doit pas payer pour y vivre.

Pendant ce temps, nous aidons la famille comme nous le pouvons. Nous leur avons offert 5 lits avec matelas, draps et couvertures. Nous avons aussi effectué une collecte de vêtements, car ils n’avaient plus que ce qu’ils portaient sur eux au moment du drame. Et nous leur avons offert une table et 6 chaises que nous avions dans nos réserves chez nous. Ça leur permet de vivre plus ou moins dignement. Ils prendront tout cela lorsqu’ils déménageront pour retourner dans leur petite maison.

Jhonata et Maria Eduarda sont maintenant ici parmi nous, au milieu de la nature et bien entourés par toute notre équipe. Ils évoluent positivement et s’entendent bien avec tous les autres enfants. Mais le plus touchant, c’est de voir le lien qui les unit. Lorsqu’ils descendent du bus le matin, ils arrivent bras dessus, bras dessous, bavardant, riant souvent. Pendant les instants où les garçons et les filles sont ensemble, ils sont souvent l’un près de l’autre. Leur entente fait plaisir à voir. Et pendant qu’ils sont chez nous, ils oublient un peu combien leur vie et celle de leur famille est difficile. Depuis quelques semaines, Jhonata et Maria-Eduarda ont retrouvé le sourire, et ça, ça n’a pas de prix !

                                                                              Evelyne

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