mercredi 23 mars 2022

Hommage à Michel le 24/10/2021 en l'église St Sixte

Lors de la dernière petite revue du 1er janvier 2022, je vous avais parlé d’un témoignage d’un ami lors de l’hommage à Michel à Genval, que je n’avais pas pu insérer dans la revue faute de place encore disponible. Je vous transmets donc ce beau témoignage dans notre nouvelle petite revue.

Nous sommes réunis aujourd’hui pour rendre hommage à Michel, pour dire une espérance dans le fait que ce qu’il a entrepris avec Evelyne ne tombe pas dans l’oubli, dans le néant. Pour dire la fécondité de ce qui peut nous paraître à première vue comme inachevé.

La fécondité de l’inachevé ! Comment l’inachevé peut-il être fécond ?

Comment faire en sorte que tout ce vécu conjugué à la douleur du départ soit promesse d’un avenir ? Comment faire en sorte que l’espérance ne se réduise pas à une simple consolation pour faire son deuil ? Comment faire pour qu’elle nous porte plus loin, pour qu’elle nous ouvre à un avenir ?

Quand nous sommes confrontés à la mort, et qui plus est la mort d’un proche, nous venons butter contre le silence, un silence angoissant qui vient réveiller nos doutes, un silence qui vient déshabiller notre espérance, qui vient la mettre à nu !

Ce ne sont pas que des mots ! C’est un combat ! Et quel combat !

Celui d’accepter que tout ce qui a été semé a un goût d’éternité. Accepter que l’amour est bien plus fort que la mort.

Ce sont d’ailleurs les mots de Michel :

 Quand je regarde en arrière, je me rends compte que j’ai eu beaucoup de chance dans ma vie... Il parle d’Evelyne, bien sûr.. un ange gardien, dit-il... Et les milliers d’enfants qui lui ont émoigné amour et tendresse... et tous les amis.

Et puis, il regarde en avant : Il est venu le temps d’embarquer dans un autre navire, en gardant l’espoir que tout ce bonheur continue à inonder.

Quelle leçon extraordinaire ! Quelle leçon de vie ! Quelle leçon de vie !

Accepter que chaque petit pas vers la fraternité, chaque geste de partage, chaque témoignage d’amour et de tendresse est promesse d’avenir.

En pensant à Michel, j’ai relu avec beaucoup d’émotion cette adaptation d’un conte de David Lelait-helo : « Si le bonheur m’était conté. »

C’est l’histoire d’une petite fille qui vient de perdre sa maman et qui doit faire face au silence, celui de la mort. Pour ce face à face, la petite n’a que ses larmes, et elle en a de plus en plus ! Elle ne broie que noirceur et pénombre ! Elle est alors emmenée en songe dans un moment de retrouvailles. Elle croise sa mère, triste et titubante sous le poids de deux grands seaux d’eau, remplis à ras bord, et qu’elle porte à bout de bras. La petite veut soulager sa mère en portant les seaux, mais celle-ci refuse cette aide : « Soulager ma peine ? Tu le ferais enfin si tu cessais de pleurer comme tu le fais depuis l’hiver ! Vois ces seaux, ils sont pleins de l’eau que tes larmes y précipitent, et me voici maintenant condamnée à les charrier d’un bout à l’autre du royaume des ombres. Des mois que tes larmes me brisent le dos. Laisse-moi donc en paix, qu’enfin mes seaux se vident et que je puisse reposer ! » Et la petite quitte le songe pour rire haut et fort dans les couleurs revenues : « Desormais, sa mère marche droite et légère, portée par les éclats de rire de sa fille comme s’ils étaient des ballons offerts à l’immensité du ciel. »

Ne broyons pas du noir ! Ecoutons plutôt Michel nous dire : « D’autres prendront le relais, auront les mêmes objectifs et tenteront à leur tour de changer un peu le monde.


Nous garderons de Michel un souvenir inaltérable, celui d’un homme qui a osé promouvoir de l’humanité autour de lui. En pensant à lui, nous pouvons contaminer le monde damour, car l’amour est le couronnement de l’existence.

Oui, l’amour est plus fort que la mort, et la chose principale que nous apprend la mort, c’est l’urgence d’aimer.

J’ose relire les béatitudes de l’Evangile, à la lumière de ce que Michel a été pour vous, pour nous :

L’homme, l’être humain, est celui qui entend battre le coeur des autres.

L’homme est une fête avec qui il fait bon vivre.

L’homme est celui qui engage à une relation vraie.

L’homme est celui qui a un regard que l’on aime croiser.

L’homme est celui qui se compromet pour libérer les vraies questions.

L’homme, l’être humain est celui ou celle qui va jusqu’au bout.


Merci Michel, merci Evelyne.

                                                                                 Philippe Liesse  

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