lundi 21 juin 2021

Le cercle de l'amour

 Un homme aperçut une dame d’un certain âge à côté de sa voiture sur l’accotement de la route, et il se rendit compte qu’elle avait besoin d’aide. Il arrêta sa voiture et s’approcha d’elle. 

Sa voiture sentait encore la peinture, tellement elle était neuve. Malgré le sourire qu’il montrait sur son visage, la dame se sentit préoccupée. Personne ne s’était arrêté pour l’aider pendant toute cette heure d’attente. Allait-il lui causer des ennuis? Il ne semblait pas sûr de lui, il paraissait pauvre et affamé. Il se rendit compte qu’elle avait très peur et lui dit : “Je suis ici pour vous aider, madame. Pourquoi n’attendez-vous pas dans votre voiture, où il fait bien chaud? A propos, mon nom est João Afonso”.

Bien, tout ce qu’elle avait, c’était un pneu crevé, mais pour elle, c’était un gros problème. João Afonso se baissa, plaça le cric et éleva la voiture. Bien vite, il changea le pneu. Mais il se sâlit un peu et se blessa à une des mains. Pendant qu’il serrait les boulons de la roue, la dame ouvrit la fenêtre et commença à bavarder avec lui. Elle lui raconta qu’elle venait de la capitale et était seulement de passage par là, et qu’elle ne savait pas comment le remercier pour son aide précieuse.

João Afonso sourit simplement en se relevant. Elle lui demanda combien elle lui devait. N’importe quelle somme serait bien peu pour elle. Elle avait déjà imaginé toutes les choses terribles qui auraient pu lui arriver s’il ne l’avait pas aidée.

João Afonso ne pensait pas à l’argent. Ce service n’était pas un travail pour lui. Il aimait rendre service lorsque quelqu’un avait besoin d’aide et Dieu l’avait déjà suffisamment aidé. Ceci était sa façon de vivre et il ne penserait jamais à agir de manière différente. Il lui répondit : “Si vraiment vous souhaitez me payer, la prochaine fois que vous rencontrez quelqu’un qui a besoin d’aide, donnez à cette personne cette aide nécessaire. Et il rajouta : “...et pensez à moi”.

Il attendit qu’elle démarre et s’en aille et ensuite il partit également. Ç’avait été un jour froid et déprimant, mais il se sentait bien.

Quelques kilomètres plus loin, la dame rencontra un petit restaurant. Elle entra pour manger quelque chose. Le restaurant était sale. Tout lui paraissait étrange.

La serveuse vint jusqu’à elle et lui apporta un essui propre, afin qu’elle puisse se frotter et se sécher les cheveux mouillés. Elle fit à la dame un doux sourire, un sourire que même les pieds douloureux par une journée entière de travail ne put effacer. La dame remarqua que la serveuse était enceinte, de presque huit mois dit-elle, mais elle ne laissa pas la tension et les douleurs changer son attitude. La dame fut curieuse de savoir comment quelqu’un qui avait si peu, pouvait traiter si bien une étrangère. Alors, elle se souvint de João Afonso.

Après avoir terminé son repas, pendant que la serveuse allait chercher la monnaie pour le billet de cent reais, la dame se retira. Elle était déjà partie quand la serveuse revint. La serveuse essaya de savoir où était partie la dame, lorsqu’elle remarqua quelque chose à la serviette, en-dessous de laquelle il y avait encore quatre billets de cent reais. Il y avait des larmes dans ses yeux lorsqu’elle lut ce que la dame avait écrit. Elle disait : “Vous ne me devez rien, j’ai déjà suffisamment. Quelqu’un m’a aidée un jour, et à mon tour, je vous aide. Si vous souhaitez vraiment me rembourser, ne laissez pas se terminer ce cercle de l’amour avec vous”.

Bien, il y avait des tables à nettoyer, des sucriers à remplir, et des personnes à servir.

Cette nuit-là, lorsqu’elle rentra à la maison et se coucha, elle repensa à l’argent et à ce que la dame lui avait écrit. Comment cette dame pouvait-elle savoir combien elle et son mari avaient besoin de cela? Avec le bébé qui allait naître le mois prochain, les choses étaient difficiles. Elle se tourna vers son mari préoccupé qui se reposait à ses côtés, l’embrassa et lui murmura : “Tout ira bien; je t’aime João Afonso”.


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