lundi 13 mars 2023

Un départ difficile...

 Le jeudi 22 décembre 2022, c’est notre dernier jour avec les enfants, avant les grandes vacances d’été qui ont lieu, au Brésil, en décembre et janvier. Les écoles sont déjà fermées depuis un moment, mais nous continuons toujours jusque fin décembre, afin de ne pas laisser nos enfants en « vacances » chez eux trop longtemps. Ils n’aiment pas ce mois de janvier pendant lequel ils ne peuvent pas venir chez nous. Nous aimerions pouvoir les accueillir toute l’année, mais notre formidable équipe a besoin et droit à son mois de vacances, à un repos tellement mérité.

En fin de matinée a lieu la représentation de la Nativité avec nos enfants. Toujours très belle et émouvante. Ensuite, c’est le dîner un peu spécial pour la Noël, avant  un après-midi rempli  d’un tas de chouettes activités et jeux  avec les enfants et ils en profitent au maximum. En fin d’après-midi, c’est la distribution de leurs boîtes de chocolats et leurs bonbons, un grand moment de joie également.

Vient alors le moment de l’au-revoir, et même un peu de l’adieu pour un certain nombre de nos enfants. Nous avons effectivement un groupe d’une vingtaine de jeunes adolescents de 14-15 ans, pour qui est arrivé le moment de se séparer de Crianças do Mundo. Un jour, il faut bien voler de ses propres ailes, même si ce n’est pas toujours évident. Nous les avons tous réunis quelques jours auparavant pour les orienter, en dehors de leur secondaire normal, vers différentes possibilités de cours : informatique, mécanique, robotique... , ces cours étant administrés gratuitement par des associations, publiques ou privées. Certains s’y sont déjà rendus pour faire leur inscription. Ils savent que nous continuerons à les suivre et qu’ils peuvent venir nous voir s’ils ont besoin d’aide.

Nous rassemblons les enfants auprès de nos deux bus afin de leur dire au-revoir et leur souhaiter de bonnes vacances, même si nous savons qu’elles ne seront pas bonnes pour certains d’entre eux. Ça fait mal au coeur, mais nous n’avons pas le choix.

Nos adolescents ont du mal à se diriger vers les bus ; ils ne veulent pas partir... Certains se mettent à pleurer, car  ils sont vraiment tristes de devoir quitter Crianças doMundo. L’un d’eux, Pedro Henrique, se dirige vers moi. Il se serre tout fort contre moi en pleurant convulsivement et en me disant : «  Laisse-moi rester ici, laisse-moi rester ici ! » J’ai la gorge serrée et essaye de le consoler en lui disant qu’il pourra venir de temps en temps passer l’après-midi avec nous. D’autres sont assis dans un coin, pleurant eux aussi, devant nos enfants plus petits qui restent médusés de voir autant de peine chez les grands qui doivent nous quitter. Mais aucun ne rit d’eux, tous se rendent compte de ce moment de vraie tristesse. Chaque année, le départ des grands est un moment difficile. Mais cette année, c’est pire encore. Je vois tous ces adolescents terriblement tristes de voir leur temps à Crianças do Mundo se terminer, et leurs larmes sont réelles. Qui imaginerait des garçons de cet âge pleurer sans aucune gêne devant tout le monde, petits et adultes ? C’est absolument bouleversant, surtout que nous ne pouvons pas soulager leur peine, ils doivent effectivement nous quitter.

Je leur redis à tous qu’ils continueront à faire partie de la « Famille Crianças do Mundo », qu’ils ne sont rejetés en aucun cas. Mais que la vie est ainsi, qu’un jour arrive où il faut prendre son envol. Mais notre porte leur sera toujours ouverte. Ils seront toujours les bienvenus chez nous et nous serons toujours là pour eux quand le besoin s’en fera sentir. 

Petit à petit, chacun se dirige vers le bus . Ils m’embrassent tous très fort avant de monter dans le bus, me remercient pour tout ce qu’ils ont vécu, pour tout ce qu’ils ont reçu à Crianças do Mundo, qu’ils ne l’oublieront jamais. Et je leur répète qu’ils seront toujours les bienvenus chez nous et qu’ils peuvent s’attendre à un accueil chaleureux de tous, grands et petits. Les deux bus démarrent et une page se tourne. J’ai le coeur serré et je ressens un grand vide en voyant les deux bus partir avec nos enfants. Je ne les reverrai que dans un mois. Ce mois de janvier sera long, très long.

Heureusement, fin janvier 2023 est arrivé et tous nos enfants sont revenus après ce mois de vacances. Leur arrivée le premier jour est super ! Ils descendent du bus et viennent en courant vers nous qui les attendons avec impatience. Leur joie en revenant à Crianças do Mundo fait vraiment plaisir à voir. C’est tellement plus agréable que leur départ ! Et depuis, nous recevons régulièrement des visites de nos adolescents. Ils m’envoient un petit message sur mon WhatsApp, me demandant s’ils peuvent venir le lendemain. J’accepte toujours, je le leur ai promis quand ils ont dû nous quitter. Ils sont heureux comme tout de pouvoir passer l’après-midi parmi nous de temps à autre, et ce qui est touchant, c’est l’accueil qui leur est réservé par les petits. Ceux-ci sont ravis de retrouver leurs « grands frères » qu’ils aiment beaucoup. Ces retrouvailles se passent dans une très chouette ambiance. Et tous retrouvent ainsi notre grande « famille  Crianças do Mundo » !                  

                                                                                            Evelyne



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire