dimanche 12 septembre 2021

Toucher le coeur de l'autre

Le 6 août, jour où nous avons fêté l’anniversaire de Michel, je lui ai envoyé un message, où je lui ai dit combien il était important pour nous, et je lui ai dit une phrase que j’avais entendue :  « Rien de ce que nous vivons n’a de sens si nous ne touchons pas le coeur des gens ». Et toi Michel, tu touches le coeur de beaucoup de gens, enfants, adultes ... tous ceux qui ont déjà eu le privilège de passer par ici, par cette grande famille qui s’appelle Crianças do Mundo. Tu as su toucher nos vies avec des valeurs rares aujourd’hui. Il m’a remerciée pour mon message, l’a trouvé beau, mais il a dit être loin de mériter tant de gentillesse.

Malgré toutes les démonstrations d’amour et d’affection durant sa vie, il n’avait pas la notion de l’importance qu’il avait pour nos enfants, alias même nous qui avons vécu tant d’années avec lui ne l’imaginions.

Le jour de son départ, un jour si triste pour nous tous, nous avons pu le voir dans les démonstrations et les visages abattus de chacun qui était présent. Ce furent plusieurs générations ensemble dans un seul sentiment... tristesse, perte, désolation. Il y avait des employés, des ex-employés, des fils de Michel et Evelyne avec leurs familles, des hommes, des jeunes qui un jour ont été enfants et qui ont eu l’opportunité d’avoir leur vies transformées par le geste, la vie dévouée de Michel et Evelyne. Sans cela, il est certain qu’ils n’auraient pas eu la même chance d’être aujourd’hui une personne honnête, responsable, un bon père, un entrepreneur, un avocat, un professeur... d’être un homme de bien.

Et les enfants d’aujourd’hui alors ? Comment décrire le sentiment dans chaque petit visage  qui entrait dans cet endroit froid et triste ? La douleur de qui a perdu un papa, de qui a perdu celui qui peut-être fut le seul à lui donner de l’amour, de l’affection, qui a su comprendre chacun avec sa singularité, qui s’est soucié d’eux. Et à nous, tout ce qui restait, c’était d’assister en larmes à la scène, capable d’émouvoir jusqu’à celui qui n’avait pas eu le plaisir de connaître personnellement Michel, qui était là par hasard pendant un jour de travail normal. Ah, cette femme, employée du funérarium, n’a pas non plus pu retenir son émotion en assistant à la scène et a voulu à tout prix parler un peu, disant qu’elle n’avait jamais vu dans cet endroit un sentiment si profond et sincère comme celui de ces enfants.

Comme j’aurais aimé, Michel, que tu sois présent pour voir et sentir combien tu es important pour nous, et combien tu nous manques...

                                                             Darlene (secrétaire-comptable de C.M.)


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