Je m'appelle Augusto Venâncio Miranda Silva, j'ai 35 ans, je suis marié, père de 3 enfants, et professeur de mathématiques. En juillet de 1995, je me souviens que je jouais avec un ami dans la rue et il m'a appelé pour aller JOUER dans un endroit appelé Crianças do Mundo. J'ai l'habitude de dire que c'est là que ma vie a changé et je ne le savais pas. Ce fut le jour, le mois et l'année où j'ai découvert Crianças do Mundo. A cet instant, j'ai connu Michel et Evelyne, au départ les deux personnes les plus étranges pour moi. J'étais INCAPABLE de comprendre le pourquoi de tant d'affection, de tant de gentillesse, de ce sourire, le pourquoi de tant de disposition envers moi. Evelyne avec un sourire qui embrassait, toujours douce. Michel, chez qui tous les gestes disaient : calme, je suis là. Impossible à comprendre.
J'ai alors fait partie de Crianças do Mundo, le second fils de trois à faire partie de cet idéal. Quelques années plus tard viendrait le troisième fils de la même famille à être "sculpté" par Crianças do Mundo. Oui, nous avons été trois frères d'une même famille à recevoir ce cadeau. Ainsi comme beaucoup, nous venions d'une famille très simple, avec les perspectives d'habitants de périphérie.
Je me souviens d'avoir connu pour la première fois un ordinateur à Crianças do Mundo, ainsi que des professeurs merveilleux, des employés qui deviendraient des amis, des jeux, de l'espace, la vie en commun, le respect. Enfin, en vérité c'était un rêve réel, un paradis comme beaucoup se souviennent aujourd'hui de Crianças do Mundo. L'expression que nous utilisons quand nous nous rencontrons (les anciens de Crianças do Mundo) est celle-ci : "Là, c'était le paradis".
Le temps a passé, et la phase d'être juste un enfant également. Comme j'étais devenu un des plus âgés, dans les années 2000, à l'âge de 15 à 16 ans, j'ai été invité à être moniteur des enfants, sous la supervision d'un professeur. Ce fut ma première expérience professionnelle, et depuis lors j'ai toujours travaillé avec une carte officielle de travail. C'est très difficile pour un jeune de cet âge-là d'être inscrit avec une carte officielle de travail. C'était déjà pour moi une vie différente, une opportunité différente de plus.
Déjà avec une responsabilité et des habitudes que Crianças do Mundo m'avait enseignées, ce travail comme moniteur m'a permis de rassembler une partie de l'argent nécessaire à payer mon tant rêvé cours supérieur. Quelques temps après, j'ai réussi à être approuvé pour le cours supérieur de mathématiques et j'ai commencé à étudier tout en travaillant comme moniteur.. Cependant, la réserve que j'avais faite pour payer la faculté n'a pas été suffisante; j'ai décidé d'arrêter mon rêve pour un temps afin de rassembler davantage d'argent. Mais Michel et Evelyne ont appris ma décision par un des professeurs, et une fois de plus ils ont changé le cours de mon histoire, de ma vie. J'avais fait, avec beaucoup de difficultés, un an de cours supérieur, et à partir de là, ils ont assumé les frais de mes études et j'ai pu continuer à réaliser mon rêve. Je me suis formé en 2005, et après une décision très difficile, j'ai demandé à être libéré de mes fonctions à Crianças do Mundo afin de chercher mon espace comme professeur de mathématiques dans la région. Aujourd'hui, j'ai le titre de Maître en Mathématiques par l'une des Universités Fédérales les plus reconnues de Minas Gerais et du Brésil. Je vis de ma profession et celle-ci me permet de construire ma famille. Alors, dans des moments de réflexion, j'ai l'habitude de regarder mes enfants et de me souvenir de Michel et Evelyne et de Crianças do Mundo. Dans ces moments-là, les yeux deviennent lourds, le coeur se serre et la gorge se noue, mais c'est de bonheur et de reconnaissance, comme en ce moment.
Mais, beaucoup plus que tout le support et l'aide matérielle nécessaires, restent les enseignements de la vie en commun, de cette gentillesse, affection, de cet amour qui étaient si étranges pour moi au début. Pour ces deux personnes étranges du début, restent l'admiration, l'amour que j'ai pour eux, qui ont dédié et dédient encore la vie pour l'autre. La traduction de ceci est l'Amour pour son prochain. Aujourd'hui, j'apprends à mes enfants tout ce que j'ai vécu et que j'apprends avec eux deux encore aujourd'hui. Mes enfants parviennent à me dire JE T'AIME, ce qui n'est pas du tout commun dans les familles brésiliennes. Le bisou, la gentillesse, l'abraço, l'affection soudaine ... Quelle merveille! Alors il est facile de comprendre que Crianças do Mundo n'a pas changé seulement ma vie, il a changé aussi la vie de mes enfants. »
Augusto Venâncio Miranda Silva
Ci-dessus, une lettre qu’a écrite Augusto à un couple d’amis belges formidables et généreux. Ceux-ci l’ont aidé merveilleusement, en lui offrant un nouvel ordinateur d'excellence. Outil de travail indispensable à un professeur d’université obligé de donner ses cours en télé-conférence en ces temps de pandémie. Il a tenu lui-même à écrire cette lettre de remerciement, tellement il était touché par tant de gentillesse et de générosité. Ce merveilleux cadeau lui permet de travailler avec ses étudiants de façon beaucoup plus professionnelle et sereine, et je vous assure que son bonheur fait plaisir à voir !
Certains se demandent encore pourquoi nous faisons ce travail, qui pour nous n’en est d’ailleurs pas un, c’est une passion. En lisant la lettre d’Augusto, vous comprendrez nos raisons. Que demander de plus ? En rendant nos enfants heureux pour la vie, vous ne pouvez savoir combien nous le sommes aussi !
Evelyne
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire